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Le service citoyen, une chance ou un danger pour l’égalité ?

Pour les besoins de l’article publié aujourd’hui, sous ce titre, dans Le Nouvelliste, la journaliste m’a posé trois questions, mais n’a publié que quelques bribes de mes réponses. Les voici donc dans leur intégralité :

De manière générale, de votre point de vue, l’initiative pour un service citoyen aura-t-elle, si elle devait être acceptée, une influence positive ou négative sur l’égalité homme-femme ? Surtout, pourquoi pensez-vous cela ?

L’égalité par l’instauration d’une réminiscence du Service du Travail obligatoire, le STO de sinistre mémoire ? Ajouter encore une « couche » de travail mal rémunéré au manque de considération qu’elles subissent déjà dans l’accomplissement de toutes les tâches éducatives et domestiques au sein de leur famille ?  Je ne crois pas une seconde que c’est ainsi que les femmes suisses conçoivent l’égalité.

Lors de la Conférence de presse contre l’initiative, vous avez demandé : « qui croit que les femmes de ce pays, dont le travail domestique est déjà insuffisamment considéré et valorisé, ne rêveraient que d’une chose : ajouter une couche supplémentaire avec le service citoyen ? ». Il peut paraître surprenant qu’un représentant de l’UDC, parti réputé plutôt conservateur quant aux questions d’égalité homme-femme, prenne explicitement la défense des femmes sur ce sujet. Qu’en dites-vous ?

La gauche n’a pas le monopole de la défense des femmes. Les bobos qui veulent contraindre celles-ci à effectuer un service aux objectifs fumeux qu’elles n’ont jamais demandé, encore moins. Cela dit, je tiens avant tout au respect des femmes et de leur statut si important dans notre société. Or, leur imposer ce prétendu service à la collectivité alors qu’elles font déjà tant pour le Pays, c’est un intolérable manque de respect.

Enfin, quelle place occupe l’égalité homme-femme dans votre opposition à l’initiative ? Est-ce l’un des arguments principaux à vos yeux ? Un argument secondaire ? Le cas échéant, quel est à vos yeux le principal argument en défaveur de l’initiative et pourquoi ?

C’en est un important. Car les femmes représentent plus de la moitié du corps électoral. Et imposer à toutes les femmes suisses – étrangères, même, à lire le texte de l’initiative – une forme de conscription générale, c’est une véritable révolution. Restent d’autres arguments eux aussi importants : le risque d’une distorsion de concurrence avec l’économie et d’un dumping salarial déguisé en patriotisme pour bobos ou encore qu’en instaurant un libre choix entre un service aux objectifs fumeux et d’autre part, l’armée et la protection civile d’autre part, la Suisse aille à contre-courant de ses voisins européens, qui font remonter en puissance leurs outils de défense ; car les seuls objectifs qui, surtout en ces temps troublés, justifient une obligation imposée par l’État, ce sont la défense du Pays et la protection de sa population. En diluant cette obligation dans d’autres objectifs, ce service prétendument « citoyen » est une menace directe pour la sécurité de la Suisse et de sa population.

Jean-Luc Addor
Conseiller national

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