1er août: discours de Franz Ruppen au Bouveret
Vous trouverez ci-dessous le discours de notre Conseiller d’Etat Franz Ruppen, président du gouvernement, a prononcé au Bouveret à l’occasion du 1er août.
Monsieur le président de Port-Valais,
Chères autorités communales et bourgeoisiales,
Chers représentants du monde politique,
Chers membres de la fanfare l’Etoile du Léman,
Chères citoyennes, chers citoyens,
Chers hôtes de notre beau canton,
C’est un honneur pour moi comme Haut-Valaisan de m’adresser à vous ici dans le Chablais valaisan en ce 1er août et de vous apporter les cordiales salutations du Gouvernement valaisan.
La célébration de notre fête nationale est un moment privilégié pour nous rappeler qui nous sommes et ce qui fait la grandeur de notre pays.
La Suisse est bien plus qu’une simple nation. Elle est un symbole de liberté et de démocratie. Elle est un havre de paix qui offre une stabilité, une sécurité et une qualité de vie que nous ne devons pas oublier d’apprécier à leur juste valeur.
En cette journée particulière, permettez-moi de partager quelques réflexions sur ce qui rend notre pays unique.
A mes yeux, la Confédération repose sur cinq piliers importants :
– le fédéralisme
– la démocratie directe
– le système de milice
– l’autodétermination
– la neutralité
Ces piliers sont des atouts qui nous ont toujours aidés dans les périodes difficiles. Et ce sont eux qui, souvent aujourd’hui, nous permettent de faire la différence.
Notre fédéralisme est une richesse inestimable.
Friedrich Dürrenmatt disait : « La Suisse n’existe pas, elle est une volonté. »
Cette volonté de vivre ensemble, dans le respect des différences, est ce qui nous unit.
La Suisse est un pays multilingue et multiculturel où les cantons, tout comme les communes, jouissent d’une grande autonomie, mais aussi d’une grande responsabilité. Seules les tâches que le canton et les communes ne peuvent accomplir eux-mêmes sont déléguées à l’échelon supérieur. Et c’est précisément là que nous devons veiller. En effet, pour un canton de montagne comme le nôtre, l’enjeu est de préserver nos intérêts et nos libertés. Le fossé entre ville et montage ne cesse en effet de se creuser, cela parce que certains milieux veulent dicter à la Suisse rurale et aux cantons alpins comment vivre et penser.
Les catastrophes dues aux récentes intempéries ont même fait naître l’idée que certains de nos fonds de vallée ne devraient plus être habités. C’est une aberration !
Parlons maintenant de la démocratie directe.
En Suisse, chaque citoyen a une voix, une réelle opportunité d’influencer les décisions politiques. Notre démocratie directe n’est pas seulement un système, c’est un pilier de notre identité nationale.
En votant sur des initiatives et des référendums, nous exerçons ce droit précieux de définir notre propre destin.
J’espère que vous toutes et tous ici faites usage de votre droit à voter, car voter, et élire, c’est participer à la décision.
Vous et moi, l’ensemble des citoyennes et citoyens, représentons le pouvoir suprême de notre pays. C’est quelque chose d’unique au monde !
Le troisième pilier sur lequel repose la Confédération est son système de milice.
La Suisse vit du fait que chaque citoyen prend des responsabilités et s’engage dans le domaine social, sportif, culturel, militaire et politique.
Soyons profondément reconnaissants envers toutes celles et tous ceux qui, tout au long de l’année, s’engagent pour la société et assurent ainsi la pérennité du système de milice.
Un autre pilier important dont j’aimerais vous parler est l’autodétermination.
L’indépendance et la souveraineté constituent le cœur de notre système étatique. La Suisse veut décider elle-même de son destin et se donner ses propres règles.
Je suis convaincu que le modèle helvétique, qui connaît un grand succès, est sur la bonne voie, même s’il va de soi que nous devons aussi faire face à nos propres problèmes et difficultés.
Enfin, il y a un dernier élément que je voudrais mettre en évidence aujourd’hui : notre neutralité.
Carl Gustav Jung a dit : « La Suisse est un petit pays, mais avec une grande mission. » Depuis des siècles, la neutralité suisse est un gage de stabilité et de paix. Ce choix, réaffirmé au fil des années, nous permet de jouer un rôle unique sur la scène internationale.
Sachons préserver et perpétuer cette neutralité qui n’est pas synonyme d’indifférence, mais bien un fondement de notre indépendance et de notre autodétermination.
Chères concitoyennes,
Chers concitoyens,
En ce jour de fête nationale, il était important de rappeler ces quelques fondements qui constituent l’ADN de notre pays afin que nous soyons bien conscients de la chance que nous avons. Ces fondements, ces outils ont fait leurs preuves.
C’est avec eux, c’est grâce à eux que nous devons et pouvons relever les défis d’aujourd’hui. Vous le savez, ces défis sont nombreux et je vais en évoquer quelques-uns.
J’aimerais tout d’abord revenir sur les événements catastrophiques survenus ce début d’été et qui m’ont particulièrement touché.
Les différents cours d’eau latéraux et le Rhône sont entrés en crue, confrontant notre fragilité humaine aux forces de la nature.
Le Gouvernement et bien sûr moi-même à titre personnel sommes très concernés par les drames qui ont ainsi été provoqués.
C’est pourquoi il est important d’agir, de débloquer les situations qui n’avancent pas.
C’est pourquoi il est important de sécuriser les cours d’eau latéraux, mais aussi de revoir le projet de 3e correction du Rhône.
Il ne s’agit pas ici de stopper ou de retarder un projet de sécurisation, mais bien au contraire de l’améliorer ponctuellement et surtout d’accélérer sa mise en œuvre.
Cette décision ne plaît pas à tout le monde, j’en suis bien conscient.
La critique et la liberté d’expression font partie de notre processus démocratique, et c’est bien ainsi, pour autant que cela se fasse avec respect.
J’aimerais vous assurer ici que la sécurisation de la plaine du Rhône, et bien évidemment du Chablais, est l’une de mes préoccupations majeures, et que tout est mis en œuvre afin de pouvoir lancer au plus vite la mise à l’enquête publique de la Mesure prioritaire du Chablais.
La mobilité joue également un rôle essentiel dans le développement économique et social d’une région.
Et j’ai une bonne nouvelle à vous annoncer concernant la ligne du Sud Léman que nous souhaitons pouvoir remettre en service entre Saint-Gingolph et Evian-les-Bains. Nous venons de recevoir la confirmation que la France souhaite elle aussi réhabiliter cet important axe ferroviaire.
De son côté, le canton du Valais avait d’ores et déjà décidé – à l’unanimité du Grand Conseil – de débloquer un crédit d’engagement de 22,8 millions de francs afin de préfinancer les études, les procédures et les travaux de réhabilitation de cette ligne ferroviaire, dont la mise en service pourrait intervenir en 2031-2032.
En termes de mobilité, un autre dossier prioritaire sur lequel nous travaillons est le raccordement de Monthey à la ligne CFF du Simplon.
Mesdames et Messieurs,
Les dossiers sont nombreux et l’objectif aujourd’hui n’est pas d’en dresser une liste détaillée.
Je souhaite plutôt insister sur la nécessité d’être unis et de tisser des liens entre nous : entre le Haut et le Bas-Valais, entre les riverains du Léman et les habitants des vallées latérales, entre le Valais industriel et agricole, entre les différentes générations.
Nos montagnes, si belles et si majestueuses, sont à la fois une source de fierté et un défi constant. Les routes qui nous relient, qui traversent nos vallées et grimpent nos cols, sont le témoignage de notre détermination à surmonter les obstacles naturels.
Les dangers que représentent les avalanches, les glissements de terrain, les laves torrentielles et les crues ne doivent pas nous diviser, mais plutôt renforcer notre résilience et notre solidarité.
Nous devons continuer à travailler ensemble, main dans la main, pour garantir la sécurité de nos infrastructures.
Nous devons continuer à travailler ensemble pour garantir à chacun et à chacun de pouvoir vivre là où il le souhaite, en toute sécurité.
Nous devons tout faire pour que les paroles de notre hymne valaisan puissent résonner longtemps encore et que notre beau Valais, où le Rhône a son cours, reste à jamais nos amours.
En cette journée de fête nationale, rappelons-nous que notre force réside dans notre unité.
Les différences qui nous caractérisent sont notre richesse, et c’est en les embrassant que nous pouvons construire un avenir prospère pour tous.
Ensemble, continuons donc à bâtir une Suisse et un Valais où chacun trouve sa place, où chaque voix est entendue et où chaque cœur bat au rythme d’un même amour pour notre pays.
Et tout cela selon la devise : « Ne surestimons pas ce que nous sommes, mais apprécions ce que nous avons ».
Dans ce sens : Vive la Suisse, vive le Valais, vive notre unité, et vive la fête nationale !
Franz Ruppen
Président du Conseil d’Etat