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Bagnes: Le Conseil d’Etat a gravement fauté
L'UDCVR a pris connaissance des conclusions du rapport d'expert sur le dossier des constructions illégales de Bagnes.
Dans ce rapport, on apprend que le Conseil d'Etat est lourdement mis en cause.
On nous explique que ce dernier a gravement manqué à son devoir de surveillance et qu'il avait, pour ainsi dire, fermé les yeux sur l'inadéquation de la loi communale à la nouvelle réglementation cantonale.
Là où la suite est plus étonnante, c'est quand on essaie de nous faire croire que tout le monde a travaillé dans l'illégalité, en somme, pour le bien de tous.
Si le système a continué à fonctionner de cette manière, c'est bien parce que nombre d'entrepreneurs, mais aussi de politiciens y trouvaient leur compte. Là où le bât blesse, c'est que, si vous aviez la chance de faire partie du "club" de ceux qui savaient, vous en retiriez un avantage économique direct. Dans le cas contraire, vous n'en retiriez aucun avantage. Cela aidait aussi d’appartenir au bon parti… ou aux bons partis (l’UDC étant le seul parti représenté à l’Exécutif communal qui puisse affirmer aux Bagnards qu’il n’a pas trempé dans ces combines).
Comment, dès lors, oser prétendre, que ce n'était pas un véritable système destiné à procurer de juteux revenus économiques aux uns, au détriment des autres ?
Et les amendes, ont-elles été toutes prononcées ? Comment oser parler d'intérêt public quand ça n'est pas le cas ? Qui est lésé au final ? Le contribuable bien sûr !
Et quid des constructions litigieuses ? Va-t-on appliquer la loi ? Laissera-t-on filer des millions alors qu’on va chercher des poux aux citoyens pour le moindre cabanon de jardin ? L’Etat va-t-il être équitable avec les citoyens, ou est-ce que, encore une fois, les intérêts de certains nantis seront mis au-dessus de la justice qui s’applique au commun des mortels ?
Et l'expert, a-t-il été vraiment impartial ? On nous apprend aujourd'hui que la fille d'un des notables de Bagnes mis en cause travaille dans la même étude d'avocats que lui. Si cet élément ne saurait être déterminant, il jette quand même un doute qui, à tout le moins, ne renforce pas la crédibilité du rapport, qui nous parait très complaisant sur certains points.
Quant au Conseil d'Etat, par le chef du département responsable, il a été, au mieux, totalement négligent. La question que les Bagnards et les Valaisans peuvent se poser, c’est de savoir s’il savait. Avait-il connaissance de ce système des copains et des coquins qui se sont enrichis mutuellement, pour leur intérêt, évidemment, et pas pour l'intérêt général ? Et s’il a su, pourquoi n’a-t-il rien dit ni rien fait ?
Bagnes, Chamoson, Dorénaz … La loi est-elle vraiment la même pour tous dans ce canton ? Ou est-ce que le Conseil d'Etat l'applique différemment à la tête du client… ou en fonction de sa carte de parti ?
Allons-nous tolérer que le DTEE accepte une justice à deux vitesses ?
La question mérite d'être posée et elle le sera, par une intervention du groupe UDC la semaine prochaine au Grand Conseil.
Pour l'UDCVR,
Jérôme Desmeules
(co-) Président
Charles Clerc
Chef de groupe