Article
Bagnes: Le Système à la manoeuvre
Dans une interpellation urgente déposée au Grand Conseil, l'UDC s'interroge sur de nouveaux éléments dans l'affaire des constructions illicites de Bagnes.
Depuis quelques mois, la question des constructions illégales de Verbier occupe malheureusement l'actualité. Hélas, il semble bien que les problèmes de gestion de cette commune ne s'arrêtent pas là.
Alors que la presse s'est déjà fait l'écho de violation de la Lex Weber par un membre de l'exécutif communal, et d’une demande de subventions pour une résidence principale qui se pourrait ne pas en être une, ce même élu n'aurait, apparemment, pas la volonté de faire contrôler rapidement les cas qui risquent d'être proches de la prescription lorsque des gains illicites ont été réalisés. Sans compter les amendes qui doivent être prononcées. C'est un scénario désormais connu en Valais, quand certains sont pris la main dans le pot de confiture, et que les comportements illicites sont indéniables, on prend suffisamment son temps pour que personne ne puisse plus être poursuivi.
Force est de constater qu'à Bagnes, la répartition des dicastères pose manifestement problème. Un entrepreneur et promoteur immobilier était en charge des constructions jusqu'à sa démission. Un fiduciaire de la place est en charge des finances tout en connaissant de très importants revenus locatifs qui ne seraient pas déclarés. On sait également que l'aménagement du territoire a été confié à un agent immobilier…
On apprend aussi qu'au niveau de l'Etat, ceux qui devraient être les garants des intérêts publics auraient encouragé les élus à régler rapidement cette affaire, pour qu'elle n'éclate pas au grand jour, et à maintenir le huis clos du Conseil général (heureusement sans succès) pour empêcher la population d'être au courant de ces agissements.
Ces agents de l'Etat, font ils leur travail comme représentants de l'autorité et des Valaisans, ou sont-ils de simples commis de leurs partis, œuvrant à maintenir le Système en place ?
Pour l'UDC, c'est assez! Qui se retrouve dindon de cette farce finalement ? Les contribuables honnêtes bien sûr, et la collectivité que ces gens devraient servir plutôt que de s'en servir ! Alors qu'on coupe les subventions des plus démunis, il est inacceptable qu’on n’encaisse pas les amendes dues à des comportements délictueux, voir criminel, de gens qui sont à l'abri du besoin !
Pendant des années, des "systèmes" entretenus par des élus majoritaires, quelques fois à l'aide d'alliés, ont profité d'une position dominante pour générer des richesses sur le dos de la population valaisanne. Aujourd'hui, cette vérité éclate au grand jour. Par sa léthargie, Le Conseil d'Etat laisseras-t-il faire ou montrera-t-il que la sieste est terminée ?!
Si ce dernier cherche encore les mesures à prendre et les questions à se poser, les voici:
– Le Conseil d'Etat a-t ’il eut connaissance de cette dénonciation ? Qui l'a reçue ? Qui y a donné suite ?
– Pourquoi le Conseil communal de Bagnes, qui avait parfaitement connaissance du viol éventuel de la Lex Weber par son vice-président a-t-il laissé faire ce dernier et ne l'a pas dénoncé ou demandé de régulariser sa situation qui était de notoriété publique ?
– La presse nous a appris que le chalet du conseiller qui a demandé des subventions était occupé épisodiquement par son locataire (qui devrait pourtant y vivre) et occasionnellement par son propriétaire. Comment croire que c’est une résidence principale ? Est-ce une tentative d'escroquerie aux subventions ?
– Le Conseil d'Etat est-il prêt à intervenir urgemment auprès de la commune pour qu'elle traite prioritairement les dossiers qui s'approchent de la prescription afin de sauvegarder les intérêts publics et de facturer les gains illicites et prononcer les amendes adaptées aux cas ? Des sommes colossales sont en question. Ne pas agir en la matière ne serait-il pas de la gestion déloyale des intérêts publics et de l'entrave à la justice ?
– Le Conseil d'Etat compte-t-il se renseigner sans délai auprès du service des contributions pour contrôler si le revenu locatif de 400'000 Frs a été annoncé par l'exécutif bagnard et traité par les autorités fiscales ? La même question se pose pour les autres revenus locatifs annoncés. Des contrôles fiscaux adéquats ne seraient-ils pas nécessaire après de telles informations ?
– D'une manière générale, comment le conseil d'Etat juge-t-il la répartition des dicastères de la commune de Bagnes en fonction des liens d'intérêts des personnes nommées ? Des règles ne devraient-elles pas mises en place afin d'éviter de tels abus ?
– D'une manière générale encore, le Conseil d'Etat juge-t-il acceptable une telle accumulation de dysfonctionnements. En tant qu'autorité de surveillance des communes, les intérêts publics de la commune de Bagnes et du canton sont-ils encore correctement défendus ? Le conseil d'Etat qui a sommé la commune de Bagnes d'agir dans le domaine des constructions ne devrait-il pas s'intéresser de près à ce qui s'y passe et étendre son champ d'investigation à d'autres problèmes ?
– Le Conseil d'Etat est-il intervenu auprès du ministère public pour dénoncer ces agissements ? Si non, compte-t-il le faire rapidement ?