Diktat du canton et politique du fait accompli en matière d’asile
La politique cantonale en matière d’asile va pouvoir suivre son cours envers et contre toutes les volontés des politiques et des citoyens. L’initiative « halte au diktat du canton » avait contraint le gouvernement à faire une loi sur l’hébergement collectif des personnes relevant du droit d’asile. Or seul le groupe UDC l’avait rejetée en deuxième lecture, jugeant que le texte proposé donnait en tout temps la possibilité à la conseillère d’état de continuer sa politique du fait accompli.
Par des termes bien précis, comme dans l’article 4 du texte qui dit « … Sauf cas d’urgence… » ou encore dans l’article 5 « … dans la mesure du possible… », La conseillère d’état se garde toutes les cartes en main afin d’agir en tout temps à sa guise. Pourquoi donc créer des lois qui ne changeront pas la donne ?
Cette politique du fait accompli continu et se confirme notamment lors de l’ouverture du centre de requérants d’asile à la colonie des Mayens-de-Chamoson. Rien n’a pu faire ne serait-ce que vaciller la position de Mme Waeber- Kalbermatten. Ni le projet touristique à bout touchant de la zone, repoussé de trois ans dans le meilleur des cas, ni la situation économique de la région durcie par la Lex Weber et la LAT, ni les soucis de sécurité des quelques 300 âmes vivants à l’année et de tous les propriétaires de résidence secondaire.
Autrement dit, l’asile doit primer sur la sécurité des gens, le développement économique des régions, le tourisme local, etc,… Les discours sont toujours les mêmes avec les mêmes négations : « EN GENERAL ça se passe plutôt bien… ». De plus en plus de personnes parlent (agent de police, agent de sécurité, directeur de centre, riverains,…) bien souvent après la fermeture d’un centre. Des faits de déprédation, vol, bagarre, trafic de stupéfiants,… nous ont été relatés notamment aux centre des Pinèdes par ces gens. Nous avions fait part de ces craintes à la conseillère d’état, lors de sa réunion avec les citoyens de Conthey avant l’ouverture de ce centre, elles se sont réalisées. Et elles se reproduiront certainement.
Le 09 mars 2015 nous avions déposé un postulat urgent demandant de revoir la situation du centre des Mayens. Ce postulat a été accepté par 58 contre 57. La réponse de Mme Waeber-Kalbermatten a été pour le moins anti-démocratique et laisse perplexe sur la façon dont la chose a été imposée à la commune.
« Même si l’UDC annonce l’acceptation de son postulat comme une victoire, elle n’aura pas de conséquences pratiques sur le terrain, indique la conseillère d’Etat Esther Waeber-Kalbermatten. “Il s’agit d’un postulat, c’est un vœu exprimé par le Parlement. Ce souhait n’est pas réalisable. Nous avons signé le contrat. Nous n’avons pas d’autres solutions.”
Cette réponse donnée au grand conseil ne signifie-t-elle pas que lors de l’annonce à la commune les dés étaient déjà jetés ? Dès lors comment ne pas parler de politique de fait accompli ? Le grand conseil a-t-il encore réellement la possibilité de gouverner démocratiquement ? Le peuple est-il vraiment souverain ? Jusqu’ou ira ce diktat au commune et jusqu’à quand la politique d’asile primera sur la sérénité des citoyens ?
Flavien Sauthier
Député suppléant
(conférence de presse du 17.07.2015)