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L’école veut en finir avec les clichés

Le Nouvelliste 7 janvier 2015 – ZOOM –
 
Le 2 avril 2014, ce n’est pas un premier avril!, Didier Jacquier convie les enseignants à participer à “la balade des savoirs, c’est ainsi qu’est lancé officiellement un projet inédit et ambitieux.
 
Cliché No 1: le français c’est que de la dictée (je suggère: le français ce n’est que de la dictée)
 
Jusqu’à il n’y a pas si longtemps, la dictée a prouvé que l’orthographe s’apprenait à travers elle. Je me réfère à un cahier de la Renaissance vaudoise, 115, paru en 1988, Les Linguistes sont-ils un groupe permutable – auteur, Jean-Blaise Rochat, enseignant.
 
Afin de faciliter la lecture de mon texte, je me contenterai de mettre RV, chaque fois que je citerai une phrase écrite dans ce cahier.
 
En voulant casser le mythe de la sacrosainte dictée comme le préconise Didier Jacquier, je pense qu’il met en danger l’apprentissage de l’orthographe. (RV) Si une nouvelle pédagogie est maintenue elle aura les conséquences suivantes:
– la rupture avec notre tradition scolaire,
– la dilapidation de notre héritage culturel,
– l’accroissement de l’infantilisme,
– l’augmentation du pouvoir de l’Etat sur l’individu (élève ou maître),
– paradoxalement, l’élargissement du fossé entre les moins doués et les plus doués.
– …. et la fortune croissante des écoles privées.
 
Didier Jacquier est dans la droite ligne de Bertrand Lipp: “Je dis non à la dictée, vacherie conçue tout exprès pour paniquer l’élève”.
 
En octobre 1987, dans le canton de Vaud, une circulaire du Département de l’Instruction publique (DIP) aujourd’hui DFJC, sous la houlette de Madame Anne-Catherine Lyon, conseillère d’Etat socialiste, relative à la préparation des examens de certificat exultait, cet exercice plus que centenaire: “il ne faut donc en aucun cas, proposer à l’examen une dictée traditionnelle…” (RV) … la dictée contrarie la nouvelle pédagogie qui privilégie systématiquement l’action au détriment de l’écoute…
 
La nouvelle technique prétend “libérer les potentialités” de l’écolier en le faisant agir avant d’apprendre.
 
Je me réfère également au “Le 208” journal d’information et de réflexion de l’Association des Parents intéressés (800 membres), vice-présidente, Danièle Gutowski-Zumofen , Septembre 1988, No 6 – 2ème année – tirage 10’000 exemplaires – Rédacteur en chef : DGZ.
 
Les origines de la réforme scolaire 
 
En 1963 le président syndical des enseignants français la FEN déclara que le Plan Langevin Vallon* serait réalisé.
Dans un rapport de la SPR nous pouvons lire: “l’école telle que nous l’envisageons pour l’avenir doit être l’instrument qui permettra de transformer la société capitaliste actuelle en une société socialiste démocratique et égalitaire”. A cette époque une autorité vaudoise a lancé: “c’est une révolution culturelle”.Cliché No 4: L’école crée des perroquets savants “L’école, ce n’est pas remplir un vase, mais allumer le feu”. Didier Jacquier sait allumer le feu en stimulant les élèves, en les faisant participer activement à des découvertes sur le terrain par exemple, la découverte de ponts couverts. Cela fait partie des activités récréatives de l’enseignement, “Les élèves adorent cela, car ils sont participatifs”.
 
Afin de ne pas passer pour un “dinosaure” je me permets de citer un paragraphe que je viens de lire dans “ Les Déshérités ou l’urgence de transmettre – de François Bellamy – Editions Plon 2014.
“…La jeunesse est pauvre aujourd’hui de tout ce qu’on ne lui a pas transmis, de toute la richesse de cette culture que, pour une très large part, elle ne comprend plus.
 
Désemparée, déséquilibrée, elle revient bien souvent au dernier mode d’expression qui reste toujours disponible pour celui qui n’a plus de mots pour parler: la violence.
 
Inarticulée, incompréhensible dépourvue de sens, cette violence marque ceux qui n’ont pas eu la chance de fréquenter la culture par d’autre moyen que l’école. Dans les familles les plus fragiles, les quartiers les plus défavorisés, la violence devient un moyen d’expression, quand la langue est un lieu hostile. Voilà le résultat de notre propre projet.

Nous voulions dénoncer les héritages; nous avons fait des déshérités…”
* les professeurs Paul Langevin et Henri Wallon, tous deux membres du parti communiste français de l’époque.
 
Danièle Gutowski-Zumofen
1895 Vionnaz
 
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