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Les autorités publiques devraient-elles traduire les informations officielles en langues étrangères ?

En démocratie helvétique, les représentants sont élus par les nationaux, des Suissesses et des Suisses dans leurs circonscriptions et cantons respectifs. Cela est entre autres pourquoi, contrairement à tous les autres pays du monde, nous faisons référence au peuple par le nom de « souverain ». Or, force est de constater que certaines communes utilisent les ressources publiques à des fins qui peuvent créer des foyers de communautarisme. Peu importe les origines et les destinations, il n’est pas acceptable que des ressortissants étrangers mobilisent les ressources publiques pour promouvoir leurs usages et coutumes, leurs repères symboliques et identitaires chez nous. Les langues choisies pour communiquer par les autorités publiques reflètent et forment l’identité communale, cantonale et nationale.

L’intégration est un outil d’assimilation des populations étrangères aux modes de vie locales et non le contraire. Qui plus est, l’intégration et la démocratie s’exercent par le langage, la langue et la parole. Comme la cohésion sociale et nationale, elles se forment et se construisent par l’assimilation de nos lois, nos usages, nos coutumes, nos traditions et par conséquent d’abord et surtout par l’usage de nos langues, fondations de tout ce qui fait état de notre diversité, souveraineté et indépendance. La langue que nous choisissons afin de communiquer officiellement est d’une importance primordiale si ce choix peut paraître parfois anodin ou relativement vide de conséquences. En effet, la langue est un pilier de l’identité sociale, culturelle et donc politique. Mieux encore, incontestablement liée à l’identité, la langue en fait état et la compose simultanément. Nécessaire à la construction d’une identité propre, son utilisation garantit la cohésion sociale et en constitue d’autant plus les fondations qu’elle est utilisée. Sans utilisation, elle se meurt et laisse sa place à une autre. L’usage ainsi transforme l’identité. La parole, la langue est certes le lieu par excellence de l’acte politique civilisé et par conséquent de l’intégration sociale où se forme la symbolique identitaire. La langue nous rend comptables du passé, crée une solidarité avec celui-ci, fait que notre identité est empreinte d’histoire et que, dès lors, nous avons toujours quelque chose à voir avec notre propre origine, aussi lointaine fût-elle. L’utilisation d’une langue crée l’histoire ainsi contribuant largement à faire de nous qui nous sommes. Communiquer est certes une lutte permanente. Pour nous, avec quatre langues nationales, le français, l’allemand, l’italien et le romanche ainsi que nombreux patois valaisans, cela est d’autant plus pertinent. Devrions-nous demain poser la signalisation routière traduite en une langue étrangère sous prétexte d’aider les étrangers à s’intégrer ? Offrir les prestations scolaires étatiques en langues étrangères ? Assermenter nos élus de la même manière et pour les mêmes raisons pendant qu’on y est ? Qu’il soit clair, les implications de ce type de démarche sont profondes et irréversibles.

Thierry Kim
Délégué fédéral UDCVR

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