L’indépendance des médias à l’épreuve du Covid
Pour nous « vendre » les millions supplémentaires qu’on nous demande, à nous payeurs de redevance Serafe et contribuables, de payer aux médias, on essaie de nous faire croire que ces subventions permettront de garantir l’indépendance et la diversité de nos médias et de soutenir les médias régionaux. Qu’en est-il donc ?
Commençons déjà par les médias régionaux. A force d’être rachetés les uns après les autres par de grands groupes suisses et étrangers, il n’y en a presque plus qui le soient encore vraiment. Le saupoudrage dont ils bénéficient sert objectivement à s’assurer leur soutien à ce projet coûteux et inefficace. Rien de plus.
La diversité maintenant. La réalité, c’est qu’au-delà d’une réduction générale du nombre de titres, la multiplicité des médias subsistants n’est qu’apparente ; elle cache un phénomène inquiétant, contre lequel les aides proposées ne serviront à rien, de concentration des médias en mains d’une poignée de grands groupes de presse, des médias qui, au-delà des différences de titres, écrivent et disent à peu près tous la même chose car leurs journalistes ont été formés, pour ne pas dire formatés dans les mêmes universités et les mêmes écoles.
L’indépendance enfin. Depuis que ces aides qui profiteront avant tout aux « gros » de la branche ont été conçues, le Covid s’est invité dans ce débat dans lequel il a servi de révélateur : arrosés à coups de millions par la Confédération (les millions de la campagne de propagande de l’OFSP), nos médias se sont prêtés, depuis bientôt deux ans, à un incroyable matraquage ; à l’unisson, sous réserve de très rares voix discordantes, ils ont contribué à créer ce climat de peur et l’état de sidération dans lequel nous avons été plongés, sans lesquels la population n’aurait jamais accepté aussi facilement des mesures dont elle a compris, aussitôt qu’elle a pu confronter les dires du Conseil fédéral (complaisamment relayés par les médias) à la réalité objective, qu’elles étaient disproportionnées. Il n’est pas exagéré de dire que sous perfusion des millions de l’OFSP, trop de médias ont accepté de se transformer en autant de relais d’une forme de propagande d’Etat. Tout le contraire de l’indépendance, donc. Car nous le savons tous : qui paie commande ; et en des temps difficiles pour les recettes publicitaires, la dépendance (qu’on nous propose d’aggraver encore) à l’égard d’un bailleur de fonds (en l’occurrence la Confédération) ne peut que développer une culture de soumission que nous n’avons que trop subie depuis deux ans.
Toujours en lien avec l’argument de l’indépendance, le pot aux roses a été découvert lorsque Marc Walder, patron du groupe Ringier, a tenu aux responsables des titres de ce groupe qui espère les subventions que nous devrons financer les propos suivants (en réalité, des directives) : « Nous voulons soutenir le Gouvernement par notre couverture médiatique, afin que nous puissions tous traverser la crise sans encombre » https://www.nebelspalter.ch/geheimes-video-zeigt-ceo-marc-walder-zwang-alle-redaktionen-der-ringier-medien-weltweit-auf-regierungskurs?fbclid=IwAR1a655iWeEHmW4gsQF_a2ImtAcqPAqlzJajr42ksoFBEEQ0axuiUtuVklQ. C’est dit. Rien que ça ! CQFD. Pire encore : à ses collaborateurs, ce Monsieur a demandé, explicitement, de garder ces ordres pour eux, c’est-à-dire secrets. Le public (nous !) ne devait rien en savoir et continuer à croire au mythe de l’indépendance des médias…
Eh bien, c’est raté ! Cette indépendance, quand on entend ce patron de l’un des groupes qui espère le plus des millions de la Confédération (des nôtres, en réalité !), plus personne ne peut y croire.
Voilà, entre autres, pourquoi les Jeunes UDC du Valais romand recommandent à celles et ceux qui n’ont pas encore voté d’aller dire NON, le 13 février, à des médias d’Etat.
Jeunes UDC du Valais romand
Léonard Martin, président
Valentin Reynard, député suppléant