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NON au litre d’essence à 5 francs
NON au litre d’essence à 5 francs
Par Grégory LOGEAN, Député au Grand Conseil
Avec cette initiative, les 22 milliards que rapporte chaque année la TVA devraient être compensés par la mise en place d’une taxe sur les énergies non renouvelables comme le pétrole, le gaz, le charbon ou l’uranium. D’ici 2020, le taux de la taxe sur l’énergie devrait s’approcher de 33 centimes par kilowattheure, de 3,3 francs par litre d’huile de chauffage et de 3 francs par litre d’essence.
Il s’agit d’une nouvelle attaque des milieux écologistes contre les régions périphériques et de montagne qui seront les plus lourdement touchées. Une telle hausse du prix de l’électricité, du chauffage et des carburants aurait également un impact très négatif sur le budget des ménages de la classe moyenne pour lesquels la suppression de la TVA ne permettrait pas de compenser ces surcoûts massifs.
Il est important que le refus de ce texte soit très net. En effet, le score que recueillera cette initiative pourrait bien influencer les décisions à venir des chambres fédérales concernant la stratégie énergétique 2050 de la Confédération. L’un des scénarios en discussion à Berne prévoit notamment une hausse de 30 centimes supplémentaires par litre d’essence et de 55 centimes par litre de mazout :
Remplacer la TVA par une taxe sur l’énergie aurait de lourdes conséquences pour l'agriculture et le tourisme
Par Kevin Follonier, Député suppléant au Grand Conseil
La taxe sur l’énergie proposée par les Verts libéraux provoquera une hausse considérable des prix de l'énergie grise et du courant issu des centrales nucléaires; car pour répondre aux objectifs prévus par les initiants, cette taxe devrait avoisiner les 0,33 cts le kWh d’énergie primaire, soit une hausse des prix du mazout et de l’essence à plus de Fr. 3.- le litre. En clair, le prix du litre d’essence à la pompe reviendrait à la « modique » somme de Fr. 4,50 le litre!
De plus, elle constitue un désavantage considérable au niveau de la compétitivité pour l’économie Suisse. En effet, la situation actuelle concernant l’abandon du taux plancher et le renforcement massif du franc suisse a déjà fragilisé notre économie. Dès lors, un changement abrupt du système de la taxe énergétique aurait des conséquences dramatiques sur l’emploi et les salaires dans notre pays.
Pour cibler un peu plus mes propos, je prendrais la situation des agriculteurs. L’on sait déjà que la situation de ces derniers est des plus moroses. Si on ajoute à leurs difficultés cette taxe sur l’énergie, nous pouvons déjà estimer l’augmentation de leurs charges à plus de 170%.
En effet, la consommation d'énergie d'une exploitation agricole moyenne avoisine les 110 000 kWh par an, dont 80 % sont imputables au carburant. Cette mesure induira une augmentation des coûts de production de Fr. 9’000.- à 15 000 Fr. par année. On peut ainsi déjà estimer que ce sont les régions de montagne ainsi que les exploitations issues de la production alimentaires qui seront le plus durement touchées, ce qui représente la majeure partie des exploitants de notre canton.
Je voudrais également aborder les problèmes liés aux régions de montagne dont le développement économique actuel est essentiellement lié au tourisme et de ce fait aux remontées mécaniques des stations de ski.
Ces PME sont très demandeuses en énergie. Ces dépenses représentent le deuxième poste en matière de coûts le plus important après les charges liées personnel. Pour exemple, le domaine skiable de Zinal-Grimentz consomme en moyenne 3,5 millions kWh pour faire fonctionner le téléphérique, les télésièges, les téléskis, les restaurants, les buvettes et autres canons à neige. Et pour un domaine skiable attrayant et sécurisant, ce ne sont pas moins de 210 000 litres de carburant qui sont utilisés chaque année en dameuses.
Une forte augmentation des coûts d’exploitation provoquerait dans ce secteur d’activité une fermeture importante des petites stations (Nax, Vercorin, Albinen-Torrent, La Fouly etc) et à terme une exode massif des habitants par manque d’emplois et d’attractivité. Ce serait tirer « une balle dans le pied » dans le secteur tourisme de notre canton.
A l’heure où le Valais commence à peine à ressentir les effets du franc fort, une telle initiative ne ferait qu’étrangler un peu plus nos agriculteurs et les stations de ski, véritables poumons économiques du canton mais de plus en plus en manque d’air.
Tourisme d’achat renforcé au détriment du commerce de détail
Par Sébastien Panariello, jeunes UDCVR
Le prix de l'essence, de l'électricité ou du mazout peut nous faire changer de comportement. Ainsi dès que l'essence augmente nous aurions tendance à utiliser les transports publics ou acheter un autre véhicule qui serait plus économe en carburant. Donc, je vais vous donner une autre manière de voir l'aspect pervers de cette initiative qui serait de favoriser l'achat transfrontalier pour les personnes vivant en Suisse et qui souhaitent faire des économies.
Tout d'abord provenant des Verts-Libéraux qui ne cessent de vouloir lutter contre les émissions de CO2 et les nuisances du trafic routier, il faut avouer que c’est assez surprenant venant de ce parti. J’irais même jusqu’à dire que cette initiative va à l'encontre de leur propre manière de penser. Concrètement, cela aura pour conséquence de faire perdre des parts de marché considérables à l’agriculture et aux commerces de détail suisses. En effet, vu l'augmentation du prix du carburant en Suisse, les consommateurs ne se contenteront plus seulement de passer la frontière pour acheter de la nourriture ou d’autres produits moins chers dans notre pays, mais ils en profiteront aussi pour mettre de l'essence au passage! Ainsi, la Confédération sera perdante sur plusieurs tableaux :
Premièrement, les consommateurs obtiendront le remboursement de la TVA étrangère sans devoir payer une taxe pour passer les frontières suisses.
Deuxièmement, le « tourisme à la pompe » serait inversé ; ce que je veux dire par là c'est que notre pays perdra beaucoup d'argent en matière d’impôts sur les carburants vu que les étrangers, eux, feront le plein avant de venir en Suisse et qu'au contraire les Suisses, eux, se déplaceront de l'autre côté de la frontière afin d'avoir leur carburant à meilleur prix.
A moins de mesurer combien de carburant il y a dans les réservoirs des véhicules et par la suite de calculer une taxe en conséquence, ce qui relève d'une utopie totale quant aux moyens administratifs à engager et ceux-ci étant disproportionnés et coûteux …. nous pouvons donc prévoir une catastrophe programmée!
Ce que l'on entend par là c'est l'effondrement du commerce de détail avec toutes ses conséquences qui vont arriver une après l'autre notamment:
1. sur l’emploi
2. sur l'aggravation des difficultés de l’agriculture et de l’économie
3. sur les recettes publiques mises sous pression etc…
Je me permets de vous rappeler que la taxe sur la valeur ajoutée rapporte 22 milliards à la confédération par année, ce qui fait de cet impôt l'un des plus importants de notre pays.
En conclusion les Verts-libéraux prétendent vouloir le bien-être de la nature sans toutefois perturber l'économie, mais avec ce texte, ils prouvent, par les actes, leur incompétence et surtout qu’ils sont totalement déconnectés de ce qu'il se passe sur le terrain, donc d'une réalité quotidienne dont nous sommes jour après jour les garants de ce système.