Une armée “light”, à quel prix ?

Nous lisions le 26 juin 2018 dans la presse que la version « light » de l’armée avait un certain succès auprès de nos jeunes. En effet, il semblerait que le taux d’échec lors de la dernière session militaire ait baissé de près de 3 points passant de 15% à 12%. Alors, que penser d’une telle réforme institutionnelle ?

 

Tout d’abord, il semble bon de rappeler que les objectifs de notre armée sont :

– la protection du pays en cas de conflit,

– l’aide aux services civils en cas de catastrophe naturelle ou danger de grande ampleur,

– la promotion de la paix à l’étranger.

 

Sur cette base d’aucun pourrait se demander ce que viennent faire les nuits de sommeil de 4-5 heures, les soirées passées à courir autour de la caserne ou encore le montage et démontage quasi quotidien de son arme de service.  Il faut savoir élever le débat et observer un peu quelques éléments clés pour mieux lire la nécessité d’une armée forte et efficace :

 

Premièrement, la géopolitique mondiale actuelle ne présage rien de bon. En effet, bien que la Suisse semble être à l’abri de toute attaque potentielle, la réalité est tout autre.  Tout le monde comprend bien qu’une guerre classique telle que l’Europe l’a connue au siècle dernier ne va pas se produire. En revanche la crise migratoire, les tensions économiques ou encore les modes de gouvernance europhobes sont autant de facteurs qui peuvent à tout moment modifier la stabilité et la paix sociale en Europe. 

 

Deuxièmement, l’armée apporte à nos jeunes du savoir, du savoir-être et le savoir-faire. En effet, ce sont les trois axes principaux de la formation militaire. L’armée développe un savoir spécifique à une fonction et celui-ci peut devenir une réelle plus-value dans le monde professionnel comme l’obtention de crédits ECTS pour les cadres. Le savoir-être est représenté par la discipline, l’engagement, le volontarisme et l’esprit de corps ainsi que le renforcement de la cohésion nationale à travers l’origine géographique, sociale et professionnelle des soldats qui travaillent ensemble. Le savoir-faire, quant à lui, permet à de jeunes cadres de faire des expériences, parfois des erreurs, d’apprendre de celles-ci et ainsi de pouvoir au quotidien progresser sans que ni leur vie privée, ni leur vie professionnelle n’en soit négativement impactée. L’armée se montre comme une réelle école de vie et contribue à garder une jeunesse saine et équilibrée prête à affronter les défis d’une société toujours plus sélective. Faire corps, appartenir à un groupe, se respecter indépendamment de son canton d’origine, partager et échanger, tant de valeurs que l’armée peut apporter dans la continuité de l’école.

 

Enfin, il faut avant tout rappeler que le service militaire est un devoir inscrit dans la Constitution. Il faut donc se demander pourquoi nos jeunes n’ont plus cette envie et cette motivation. Ce n’est sans doute pas en facilitant le travail que nous allons trouver des réponses à ces questions. Le problème est sans doute plus profond et remet en cause une certaine éducation et le mode de société dans lequel nous vivons. Aujourd’hui tout est fait pour simplifier et faciliter la vie des gens. Résultat ? Les gens ne sont plus armés face aux échecs et la dureté de la société. Le nombre de burn out, de dépressions ou encore le taux de suicide chez les jeuns ne cessent d’augmenter. Faut-il y voir un lien ? Nous devons impérativement remettre de l’ordre et remettre l’effort, le courage et le sacrifice au centre de notre mode de vie. L’armée participe à cette éducation et nous devons la préserver.

 

Les jeunes UDC Valais s’inquiètent de voir l’orientation que prend le service militaire depuis quelques années. Malheureusement celle-ci n’est que le reflet de notre société toujours plus attentiste et assistée. Trop de nos jeunes sont bercés dans un landau de soie et nourris au lait de l’insouciance. L’éducation toujours plus laxiste ne fera qu’accélérer la fin de notre civilisation.

 

Jérôme Amos

Président JUDC Valais