Votations de novembre : le PLR est-il encore… libéral ?
Ainsi donc, le PLR, qui se dit… libéral, veut que dans sa brochure explicative, le Conseil d’Etat écrive sous sa dictée et même empêcher toute expression des opposants à la loi sur l’encadrement de l’assistance au suicide en institution.
Que faut-il penser des recours dont ce parti a saisi le Gouvernement, tendant au besoin à l’annulation des deux scrutins du 27 novembre prochain ?
Allocations familiales
Pour cet objet, le PLR ne semble pas soutenir que dans les deux pages et demie publiées sous le titre « Les arguments du comité référendaire », le texte proposé par ledit comité n’aurait pas été reproduit textuellement. Il s’en prend uniquement à la présentation que dans une partie séparée, le Conseil d’Etat fait du projet soumis au peuple, ainsi qu’aux arguments du Gouvernement, eux aussi exposés dans une partie séparée. Par-là, le Conseil d’Etat a-t-il présenté les enjeux de cette votation d’une manière biaisée, voire trompeuse au point que le résultat du scrutin pourrait s’en trouver modifié ?
Il est permis d’en douter.
Partisans et opposants de cette augmentation des allocations familiales ont encore plus d’un mois pour débattre et les citoyens, tout autant pour se forger une opinion.
Assistance au suicide en institution
Rappelons, sur ce point, ce que prévoit la loi : pour toutes les votations cantonales, le Conseil d’Etat fait établir un bref message explicatif qui doit rester objectif et exposer également les arguments d’importantes minorités représentées au Grand Conseil (art. 48 al. 1 LcDP).
Or, ce dont il est question, c’est d’un texte certes accepté à une majorité de 83 voix, mais également combattu par 40 élus. Quarante, ce n’est pas juste une poignée…
De fait, au-delà de l’UDC, dont le groupe presque unanime a combattu la solution proposée, la seule voix organisée des opposants, c’est le Comité Pro Liberty, pour lequel le PLR fait aujourd’hui une publicité gratuite. Peu importe par qui ce comité est présidé. Toujours est-il qu’il peut légitimement se revendiquer comme porte-parole de l’importante minorité qui a combattu au Grand Conseil l’obligation imposée aux institutions sanitaires et aux institutions sociales avec mandat public de tolérer l’assistance au suicide en leur sein. Le fait que la brochure explicative réserve au demeurant moins d’une page (contre 2 1/2 aux opposants à l’augmentation des allocations familiales) contre plus de 7 pages au Conseil d’Etat doit plutôt être salué comme un signe d’ouverture démocratique permettant aux citoyens de saisir les enjeux de cette votation.
Au contraire, par son recours concernant cet objet, le PLR, dans une démarche singulièrement peu libérale, donne plutôt l’impression de vouloir bâillonner les opposants.
Pour l’UDC, ce n’est pas au Conseil d’Etat et encore moins devant les tribunaux que ces scrutins doivent se jouer, mais devant le peuple, au terme d’une campagne que voilà aujourd’hui vraiment lancée.