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Encourager l’innovation dans le domaine de la sécurité 

Pour notre Conseiller national Jean-Luc Addor, si nous voulons tirer les leçons de la guerre en Ukraine, il ne suffit pas, comme une majorité du Parlement fédéral l’a compris (sauf la gauche et les verts, bien sûr…), de faire remonter en puissance notre Armée et donc d’augmenter son budget. Il faut aussi reconstituer une industrie suisse de la défense complète (c’est ce que propose sa motion 22.3461 https://www.parlament.ch/fr/ratsbetrieb/suche-curia-vista/geschaeft?AffairId=20223461). A cette fin, il s’agit déjà, à la base, d’encourager l’innovation dans le domaine de la sécurité. C’est ce que sur proposition de Jean-Luc Addor, la Commission de la politique de sécurité du Conseil national propose dans une motion 22.4270 https://www.parlament.ch/fr/ratsbetrieb/suche-curia-vista/geschaeft?AffairId=20224270 ainsi libellée :

Le Conseil fédéral est chargé de prendre ou améliorerles mesures d’organisation permettant d’encourager et faciliter, dans le domaine de la sécurité, au profit de cette dernière :

– le développement de produits et applicationsinnovants ou émergentsnotamment digitaux,

– le démarrage de projets entrepreneuriaux liés à ces produits et techniques.

La sécurité est définie comme étant ldéfense du pays, la protection de sa population ainsi que celle de ses infrastructures critiques.

Les mesures d’organisation devront prévoir une forme de collaboration, une coopération ou un regroupementavec I’agence suisse pour l’encouragement de l’innovation, Innosuisse, ainsi qu’avec les organismes ayant pour but l’encouragement de l’innovation au profit du DDPS, tels que Swiss Innovation Forces SA, RUAGMRO (Programme Innovation Accelerator) et armasuisse.

Développement

Garantir la sécurité est un fondement de notre pays, à un rang comparable avec la garantie des libertés. Une entité spécifique d’encouragement des innovations dans ce domaine, capable fondamentalement d’identifier des axes stratégiques de R&D et d’encourager leur exploitation, n’a donc rien d’insensé.

C’est pourquoi, parmi les mesures d’organisation possibles, le Conseil fédéral devrait envisager la création d’une entité qui reste simple mais qui soit dotée de moyens financiers spécifiques issus du budget du DDPS. De plus, cette entité pourrait disposer de son propre conseil de l’innovation réunissant un large éventail de spécialistes du monde académique et de l’industrie. Elle devrait pouvoir fédérer ou associer les organismes existants qui encouragent l’innovation et dont l’expertise est importante : Innosuisse, par exemple dans l’évaluation scientifique, financière ou des marchés ; armasuisse, par exemple dans le « controlling » ou l’évaluation scientifique spécifiquement liée à la Défense ; etc.

Les technologies liées à la Défense sont surtout basées sur des technologies issues de la recherche fondamentale académique ; elles ne demeurent souvent pas à l’usage exclusif du domaine de la Défense. On se rappelle que des applications initialement développées à des fins militaires comme le GPS sont aujourd’hui utilisées partout.

Pour que notre pays puisse progresser dans le domaine de la sécurité, il faudrait :

– définir des axes stratégiques de R&D qui portent au-delà de 36 mois ;

– créer un chemin clair de la recherche au développement puis à l’utilisation par l’armée suisse et, finalement, par le marché.

Voici des exemples d’axes stratégiques :

– le spatial,

– les capteurs avancés,

– la cybersécurité,

– la cryptographie, y compris la cryptographie post-quantique,

– les ordinateurs quantiques,

– l’intelligence artificielle,

– la réalité augmentée,

– le « big data » et les « analytics »,

– la « blockchain »,

– l’Internet des objets,

– les matériaux avancés.

Des entités qui poursuivent des buts comparables à ceux que cette motion permet d’envisager existent à l’étranger : la Defense Advanced Research Projets Agency (DARPA) aux USA ou encore le Directorate of Defense Research and Development (DDR&D ou MAFAT) en Israël. Et des entités à gouvernance mixtetelles que suggérées, il en existe en Suisse : par exemple, le programme « BRIDGE » entre Innosuisse et le Fonds National Suisse.

En conclusion de son rapport du 04.12.2020, en réponse au postulat 17.3243 « Innovation et sécurité. Une alliance d’intérêts cruciale pour la prospérité et l’autonomie de la Suisse. », le Conseil fédéral écrivait : « Des échanges plus étroits entre les acteurs de la politique économique, de la recherche, de l’innovation et de la sécurité permettraient d’améliorer encore la compréhension mutuelle. Cette démarche permettrait d’équilibrer les divers intérêts et structures d’incitation, et donc de coordonner encore mieux les deux objectifs visés par le postulat que sont la prospérité et la sécurité. »

Il y a lieu de faire encore des progrès et pas concrets dans la démarche que le Conseil fédéral propose lui-même. En fin de compte, en accompagnant l’innovation, on contribue à retenir des talents en Suisse et à limiter la dépendance du pays vis-à-vis de certains partenaires externes. Etant donné que la pleine participation de la Suisse au projet Horizon Europe n’est pas garantie, une telle approche serait la bienvenue pour notre écosystème de la recherche et de l’innovation, tout en répondant aux besoins fondamentaux de notre système de sécurité national.

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