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Logement : NON à une initiative inefficace et contraire aux intérêts du plus grand nombre !

par Jean-Luc Addor, conseiller national, vice-président de l’UDCVR, Savièse

Lancée par la gauche, l’initiative populaire « davantage de logements abordables » séduit évidemment par son titre accrocheur. Qui, en effet, dans ce pays, ne souhaite pas payer moins cher pour se loger ? C’était particulièrement le cas en 2016, date du dépôt de cette initiative. Le marché locatif était alors à sec avec à la clé de fortes hausses des loyers. L’afflux d’étrangers provoquée par la libre circulation des personnes a joué un rôle décisif dans cette situation.

Qu’en est-il aujourd’hui ?

La situation a profondément changé : au 1er juin 2019, on dénombrait pas moins de 75’323 logements inoccupés en Suisse (tous les logements existants dans toute la ville de Berne !). En comparaison avec 2018, ce chiffre avait augmenté de 3’029 unités. On n’avait plus vu ça depuis vingt ans ! Le taux de logements vacants a même tendance à augmenter encore avec pour conséquence une baisse progressive des loyers. Cette initiative presque « soviétique », qui prétend imposer au prix de graves atteintes au droit de propriété un quota de 10% de logements d’utilité publique, est ainsi largement dépassée et par-là inutile.

Profiterait-elle au moins aux plus défavorisés d’entre nous ?

La réalité, mise en lumière par l’enquête suisse de la population active 2017, c’est 10% des occupants des logements mis à disposition par les coopératives d’habitation (c’est le « remède » que nous vend l’initiative) ont un revenu qui les classe parmi les 20%… les plus aisés de la population. 25% d’entre eux se classent parmi les… 40% les plus aisés de la population. Un quart seulement de ces logements sont occupés par 20% des personnes les moins aisées de la population, ceux pour qui le système proposé est conçu. C’est dire à quel point cette initiative frappe à côté de la cible ! Qui, en effet, parmi nous, a envie de financer des logements à loyers modérés pour les voir occupés par des gens mieux lotis que nous ?

Le modèle proposé des coopératives d’habitation, dont nul, au demeurant, ne remet en cause l’utilité, est-il vraiment le seul capable de mettre à disposition des personnes qui en ont besoin des logements à loyers modérés ?

Sa promotion massive à grands renforts de fonds publics (notre argent…) aurait juste pour effet de déstabiliser le marché. En effet, les bailleurs institutionnels (comme les caisses de pension) ainsi que certains bailleurs privés sont tout aussi aptes à construire des habitations à loyer modéré, en respectant le cadre légal et réglementaire fixé en la matière par les cantons et les communes.

Et pour frapper à côté de la cible, qui ferait les frais de cette « soviétisation » du marché locatif ?

Eh bien, toutes celles et tous ceux d’entre nous qui bénéficient d’un 2ème pilier ! Car pour les caisses de pension, qui doivent garantir nos retraites dans un environnement économique parfois instable, le secteur immobilier offre probablement les meilleures possibilités de placement compte tenu du niveau très bas des taux d’intérêt. En déstabilisant le marché locatif, l’initiative menacerait donc nos rentes ; le quota de 10% aurait en effet pour conséquence de réduire le potentiel de placements dans l’immobilier par les caisses de pension d’environ 66 milliards de francs. Chacune et chacun d’entre nous risquerait d’en ressentir très directement et concrètement les effets sous la forme d’une diminution des rentes.

Est-ce cela que nous voulons ?

Pour aider vraiment celles et ceux qui en ont véritablement besoin, d’une manière bien ciblée, une solution existe ; elle ne pourra toutefois être mise en œuvre qu’en cas de rejet de l’initiative : c’est un crédit supplémentaire de 250 millions de francs qui s’ajoutera aux 510 millions actuellement disponibles et qui vise à faciliter la construction et la rénovation de logements par des coopératives d’habitation, mais selon des modalités souples déjà en place et qui ont fait leurs preuves depuis des années.

Pour rendre possible cette mesure concrète, simple et aux effets immédiats, disons donc NON, le 9 février, à cette initiative « soviétique » !

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