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Pour notre sécurité, réveillons-nous !

Depuis plus de vingt ans, le monde politique suisse s’est convaincu de ce qu’un conflit de haute intensité en Europe, mettant aux prises des armées régulières avec engagement de matériels lourds, était devenu sinon invraisemblable, du moins que sa probabilité était très faible. Oubliant les leçons de l’histoire, nous avons donc cessé de considérer la sécurité militaire comme une priorité et considéré comme secondaires les missions de notre armée de défense contre un adversaire conventionnel. Cet état d’esprit s’est évidemment répercuté sur le budget militaire. Avec d’autres facteurs liés à l’évolution de notre société, il explique aussi la réduction massive des effectifs de notre armée et pourquoi nous avons négligé de moderniser nos Forces terrestres.

La guerre en Ukraine vient brutalement de réduire ces illusions à néant.

Il est évidemment tôt pour tirer tous les enseignements de cette guerre. Mais il est temps, pour nous, de nous réveiller et de faire à nouveau de notre sécurité une priorité, y compris sur le plan budgétaire. Voilà pourquoi l’UDC demande une augmentation du budget de la défense de 2 milliards par an (ce qui ne représentera jamais que 1% de notre PIB au lieu des 0,7% actuels). Après tout, ce que le Gouvernement allemand, socialiste et vert, a annoncé dès les premières heures du conflit, en serions-nous incapables ? N’en aurions-nous pas le courage ? Il en va quand même rien moins que de la protection de notre population ! Au passage, en parlant de budget, disons clairement que la cyberdéfense est l’affaire de tous les départements et pas seulement de celui de la défense.

La guerre en Ukraine a montré l’importance de la maîtrise des airs, par une défense sol-air mais aussi par des forces aériennes modernes. La modernisation des moyens dont dispose notre armée dans ces domaines est donc une priorité. Ceux qui récoltent des signatures contre le nouvel avion de combat doivent aujourd’hui prendre leurs responsabilités à l’égard de notre Pays et de notre population.

Il est tout aussi urgent de moderniser nos Forces terrestres, dont nous avons laissé notamment les moyens lourds devenir obsolètes et dont nous ne sommes même pas en mesure d’équiper tous les bataillons d’infanterie et mécanisés, avec des moyens antichars, ceux dont certains réclament la livraison à l’Ukraine, dont certains aujourd’hui nous font défaut. Consciente du temps nécessaire à la planification et à la réalisation de certains projets, l’UDC demande au DDPS d’examiner d’urgence, parmi les projets auxquels nous avons renoncé pour des raisons budgétaires, lesquels peuvent être réalisés à court terme (par exemple par des acquisitions complémentaires).

Nous devons avoir le courage de le dire au Pays : parce que nous ne lui avons pas donné les moyens depuis trop longtemps, notre armée, en l’état, n’est pas en mesure d’assumer convenablement les missions de défense conventionnelle que le peuple lui a confiées et qui doivent l’être de la manière la plus autonome possible (car quand ça va mal – et même en temps ordinaires – un Etat n’a pas d’amis et doit compter d’abord sur lui-même).

L’heure est donc venue d’inverser cette tendance. Notre sécurité est à ce prix.

Jean-Luc Addor
Conseiller national
Membre de la Commission de la politique de sécurité

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