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Question de vie ou de mort

Récemment, Xavier Mottet, un membre éminent du PLR, a prétendu que tous les partis valaisans seraient pour l’assistance au suicide assisté en institution. Au nom de l’UDC, je m’inscris en faux contre cette affirmation. L’UDC cantonale, dans sa majorité, s’oppose à la légalisation de l’assistance au suicide en institution. En voici les raisons :

Il est tout d’abord utile de spécifier que le débat sur l’assistance au suicide en institution ne vise pas à restreindre la liberté personnelle, mais à déterminer dans quelle mesure l’État doit imposer une contrainte légale aux institutions de soins.

Lors de plusieurs séances de commission de la CSEC du Conseil national auxquelles j’ai assisté il y a une quinzaine d’années, Pascal Couchepin et Christophe Blocher se sont tous deux opposés à l’élaboration d’un cadre légal pour l’assistance au suicide. Les deux conseillers fédéraux partaient du point de vue qu’un cadre légal dans ce domaine créerait un droit incompatible avec le mandat constitutionnel de l’Etat (art. 10 Cst. 1 Tout être humain a droit à la vie. La peine de mort est interdite. 2 Tout être humain a droit à la liberté personnelle, notamment à l’intégrité physique et psychique et à la liberté de mouvement). Ils ne voulaient donc ni autoriser ni interdire explicitement l’assistance au suicide, mais la maintenir au niveau de la décision personnelle.

Or, le texte de loi soumis au vote populaire le 27 novembre veut créer une disposition légale contraignant les institutions d’ouvrir leurs portes à l’assistance au suicide. Il en résulte un risque de banalisation et de généralisation de l’assistance au suicide, car la voie de la moindre résistance finit presque toujours par s’imposer. (En Hollande, en 2017, soit 15 ans après la dépénalisation de l’euthanasie et de l’aide au suicide, 25% des décès ont été provoqués intentionnellement).

Faire de l’État le garant d’un droit au suicide ouvre la voie à l’établissement d’un système étatique despotique qui, à terme, s’arrogera un droit de vie ou de mort sur les citoyens. En Hollande, l’aide au suicide pour les enfants et les personnes dépressives a été récemment légalisée et au Canada, l’association « Trillium Gift of Life », spécialisée dans le don d’organes, travaille en étroite collaboration avec la plateforme du suicide médicalement assisté pour obtenir des organes transplantables.

Les partisans de l’assistance au suicide prétendent vouloir établir l’égalité entre les patients en institution et les patients pris en charge en privé. Or, tous les retraités AVS en fin de vie ne disposent pas des 10 000.- que coûte leur dernier voyage organisé par « Exit » ou « Dignitas ». On crée ici une inégalité entre les retraités aisés et les retraités démunis. L’État devra-t-il bientôt passer à la caisse pour ce droit accordé par la loi ?

De plus, il faut s’attendre à de graves dérives, notamment dans les familles conflictuelles en attente de succession. Les personnes âgées fragilisées par la vieillesse et la maladie sont si faciles à convaincre de « l’utilité » de leur mort.

Pour l’UDCVR :

Oskar Freysinger

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