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JO 2026 : les Valaisans vont-ils payer pour les autres ?

L’UDC du Valais romand demande qu’avant d’engager des millions des Valaisans dans un projet plein de risques dont les responsabilités ne sont pas clairement définies, un vote populaire soit organisé au moins dans la ville hôte et dans les trois principaux cantons concernés par la candidature Sion 2026 pour les Jeux olympiques d’hiver et qu’en sus, les engagements financiers soient garantis par une vraie solidarité entre les collectivités publiques concernées et pas seulement par les Sédunois ou par les Valaisans.
Se posant comme le leader du projet, le Conseiller d’Etat Frédéric Favre vient de prendre la tête d’un comité politique de soutien à la candidature Sion 2026 pour les Jeux olympiques d’hiver. Un poste de délégué aux JO 2026 est au concours. N’allons-nous pas toutefois un peu vite en besogne ?
Après l’humiliation subie par la candidature Sion 2006, le Conseil municipal de Sion avait décidé de renoncer à toute nouvelle candidature. Les temps, toutefois, semblent avoir changé. Mais qu’en est-il du fonctionnement interne du CIO et de la corruption alors dénoncée ?

On nous parle d’un projet qui bénéficiera à toute la Suisse. Et pourtant, les règles imposées par le CIO exigent qu’il y ait une ville organisatrice et que celle-ci assume au premier chef les responsabilités financières. La Ville de Sion est-elle prête et surtout a-t-elle les moyens d’assumer une responsabilité aussi écrasante ? Et qu’en est-il de l’Etat du Valais, qui veut prendre le lead de l’opération ? Sachant que presque à coup sûr, la Confédération et les autres cantons concernés ne prendront que des engagements limités, les Valaisans sont-ils prêts à assumer le risque de payer des JO à des cantons qui ne prendraient, eux, que des risques limités, cela alors que guette entre autres une réduction dramatique du montant des redevances hydrauliques ?
Pour l’heure, entre les divers acteurs, c’est un peu « je te tiens, tu me tiens par la barbichette… ». La Confédération ? Elle attend. Le canton de Berne, qui bénéficiera de la rénovation d’infrastructures importantes (patinoires, tremplins de saut à ski), n’était même pas représenté à la conférence de presse dirigée par M. Favre… Dans le canton de Vaud, autre partenaire important, la Ville de Montreux semble avoir prudemment hésité à s’engager comme ville-hôte. Autrement dit, au niveau du financement, rien n’est réglé ni clairement défini.
Dans ces conditions, l’UDCVR voit bien l’intérêt d’une candidature comme moyen de promotion touristique. Elle n’ignore pas non plus celui de ce qui apparaît comme un projet mobilisateur et une chance de moderniser ou de construire certaines infrastructures. Elle estime toutefois de son devoir d’alerter les Valaisans au sujet des risques,
– risques financiers d’abord : il est inacceptable que le Valais n’exige pas, de la part des autres cantons partenaires, une solidarité fondée sur une responsabilité équitable des pertes éventuelles (ou prévisibles ?) ;
– risques économiques ensuite : combien d’entreprises suisses et à plus forte raison valaisannes seront-elles en mesure de réaliser les grands travaux qui, trop souvent, pourraient revenir à des entreprises de l’extérieur du canton et même étrangères ?
– risques au niveau du territoire encore : sommes-nous bien certains que le village olympique (dont la localisation semble au demeurant causer de gros soucis au comité d’organisation), voire certaines infrastructures ne demeureront pas, une fois éteinte la flamme olympique, comme autant de verrues ?
Et en tout état de cause, l’indispensable solidarité qui doit lier la ville hôte et les cantons-sites exige que d’une manière ou d’une autre, un vote populaire soit organisé, avant que de trop grands frais aient été engagés, au moins dans la ville hôte et dans les trois principaux cantons concernés que sont le Valais bien sûr, Vaud et Berne. Comment, en effet, sans cette légitimité populaire, pourrions-nous parler d’un engouement quelconque pour un projet encore flou que nous sentons plein de risques pour les Sédunois et pour les Valaisans ?
Sans réponses claires aux risques évoqués ci-dessus et sans ces votes populaires, l’UDCVR ne pourra pas soutenir le projet Sion 2026. Car il en va de l’intérêt du Valais et des Valaisans, du nôtre donc.
UDC du Valais romand
Jérôme Desmeules, co-président, député
Cyrille Fauchère, co-président, député et conseiller municipal
Jean-Luc Addor, vice-président, conseiller national
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